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24/01/2011

C'est un ciel blanc (3)

Nous sommes un seul sur cette planète, nous sommes un seul même. Nous sommes un frère. Nous sommes seulement la même moitié. Nous sommes trempés, cassés en deux, le même membre à ciel ouvert, nous sommes un seul homme. Nous sommes un homme, nous sommes le frère et il y a tous ces oiseaux. Masquant le ciel. Un seul  morceau pour tous ces oiseaux, un festin de même. Un même brouillard plane au-dessus de la planète. Celui qui fouille entre les toiles tissées par les becs ne parvient qu’à culbuter la moitié de son membre. Ou à retrousser la peau du crâne de son frère. Ou à fraterniser avec les oiseaux, comme si chacun d’entre eux était doté du même membre culbutant la peau fragile de la planète, tantôt rougie par la pénétrance, tantôt grisée par le jus qui peine à sortir. Cette planète est la nôtre et nous formons une masse humanoïde comblée par la fraternelle abstinence.

19/12/2010

C’est un ciel blanc (2)

De là, en toute gravité, se marre le ciel blanc.

Il est venu, il est venu me diviser. Il est venu pendant mon sommeil, il est venu nous lier. Il s’est blotti, pendant notre sommeil, il nous a donné nos bras, notre familiarité. Il nous a, disons, divisés de tout. Il nous a noués à partir de rien d’autre que lui. Il nous a pelés tout entier à partir de rien, jusqu’à nous réduire à néant.


De là, en toute gravité, se marre le ciel blanc. Des feuilles ondulent dans le ciel. Il faut porter un masque pour les lire, en enfonçant les clous. Il faut porter un masque pour lire, pour se solidifier. Je veux t’aider à capter tout ce qui nous divise du reste du monde. Nous sortirons masqués avec ces têtes-là. Nous écorcherons le ciel jusqu’à ce qu’il s’ouvre sur le monde. Nous écorcherons le ciel jusqu’à ce que le monde nous embrasse en nous regardant dans les yeux.


Nous sommes d’une autre planète. D’une autre espèce. Nous sommes de la même planète et de la même espèce. Nous avons les mêmes têtes, la même tête. Nous sommes imberbes, nous sommes chauves et imberbes. Nous avons le même sang, nous n’avons pas de sang. Nous ne sommes pas de chair de chair de chair de chair de chair.


Nous sommes la même pierre, nous sommes de la même pierre. Notre pierre est la même pour tous ces oiseaux. Ces oiseaux ne sont pas de cette planète, ils sont masqués.

16/12/2010

C’est un ciel blanc

De l’envie se soumettre

Pigeons au rendez-vous

Ciel blanc au rendez-vous

Pigeons et ciel de pierre

 

Pigeons-fossile arrimés sur les bancs

Pigeons-fossile à la place des villes

Pigeons faussés avec plus qu’il n’en faut

 

C’est un ciel blanc

 

Un grand murmure un grand collet grand col

Un col à ciel ouvert où l’on glisse lentement

En tentant d’attraper le pompon

 

C’est un ciel blanc, un grand rassemblement, les grands papiers du siècle et les petits papiers, de grands papiers brillants tombant comme des lois, quelques papiers froissés et à moitié brûlés, un ciel blanc comme on n’en aura jamais.