10/02/2011
C'est un ciel blanc (5)
Je ne suis jamais montée dans ce ciel-là, je suis souvent passée en-dessous. Et tous les caniches que je trouvais beaux n’y sont pas montés non plus. Tous ces caniches montés comme des grecs qui tentaient d’attraper le pompon sans un geste, je ne suis jamais montée sur ce membre-là, je suis souvent passée en-dessous. C’est un ciel loin, un ciel sans faim, attrapant sans un geste et sans faim. Sans transition et sans jour, nous sommes nous, un seul même, nous-nous, un seul desséché. Sans transition, nous et nous, les nous-nous, nous les uns sans soif, les autres sans faim.
19:50 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (1)
29/01/2011
C'est un ciel blanc (4)
Un ciel-frère de la même espèce, lorsque l’on ouvre des coupoles pleuvent, des colonnes et des temples grecs, un univers très chargé de lui-même, chacun y montre son membre comme un seul homme, chacun de nous montre son membre chargé de nos arrières, photos de pépins, trous du plancher, caniches changeant de couleur quand il pleut, membre que l’on retourne pour faire tomber la neige, je ne suis jamais entrée dans ces temples-là et tous les caniches que je trouvais beaux n’y sont pas entrés non plus.
16:40 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)
24/01/2011
C'est un ciel blanc (3)
Nous sommes un seul sur cette planète, nous sommes un seul même. Nous sommes un frère. Nous sommes seulement la même moitié. Nous sommes trempés, cassés en deux, le même membre à ciel ouvert, nous sommes un seul homme. Nous sommes un homme, nous sommes le frère et il y a tous ces oiseaux. Masquant le ciel. Un seul morceau pour tous ces oiseaux, un festin de même. Un même brouillard plane au-dessus de la planète. Celui qui fouille entre les toiles tissées par les becs ne parvient qu’à culbuter la moitié de son membre. Ou à retrousser la peau du crâne de son frère. Ou à fraterniser avec les oiseaux, comme si chacun d’entre eux était doté du même membre culbutant la peau fragile de la planète, tantôt rougie par la pénétrance, tantôt grisée par le jus qui peine à sortir. Cette planète est la nôtre et nous formons une masse humanoïde comblée par la fraternelle abstinence.
20:43 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (1)