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14/12/2008

Les dents transparentes qui cassent

Depuis le cocon je vous parle, depuis le cocon la chaleur familière, depuis l’animal bleu. Je vous parle depuis les poils bleu dit-on, les poils bleu caressent autre chose que la pensée, davantage le ventre que la pensée. Je vous parle depuis la lune dirai-je, je vous parle depuis les poils de la lune, les cratères velus ne crépitent plus depuis longtemps. Je plaisante comme la lune, comme la fleur chauve à la tige immuable. Je vous parle de glace, de traînées de glace comme on dit, pas de caresses ni de poils qui se courbent en dessous. Je vous parle de bleus sur la neige, de cascade figée et de tout ce qui gèle, tout ce qui gèle dit-on ne murmure plus grand-chose, tout ce qui gèle tourne autour du cocon sans cesser.

08/12/2008

Dans les yeux des poissons

 

Ils inventent la trame, ils supposent que n’importe quelle romance pourrait faire l’affaire, que le début du récit ressemblerait à s’y méprendre à n’importe quelle faille, un œil s’ouvre sur les jambes du monde, le sang coule bleu ou jaune, promis à tomber sur le sol ou à emprunter les voies du flacon, ils inventent la suite, n’importe quelle suite pourrait faire l’affaire, tenter de saisir les parois du bocal et secouer l’emboîtement du liquide, la surface du verre dit-on miroite autre chose. Ils cherchent un dénouement dans les yeux des poissons, ils cherchent le globe infime, l’origine du globe, une communion des espèces et même des optiques, même dans les trous noirs ils trouvent autre chose, la saillie des niveaux, l’imbrication des lignes, magnifiques bocaux dans les yeux des poissons.

 

 

Pour Gaudinis

14:56 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : yeux, globe, bocal, trou, noir

04/12/2008

L'assèchement d'une passante

Nous contrôlons toutes les lignes dont nous disposons sur nous-mêmes. La ligne est courbe, ou carrée, hachurée de ruptures ou de révélations, la ligne est souple, double, multiforme, obstruée de crevasses ou pendue pour sécher, la ligne mue et rayonne là où le festin bas se vide. La ligne dodue est assise là où sèche un dernier verre, là où trône un dernier invité cuit à point.

L’assèchement d’une passante, nous étions là derrière la ligne prêts à bondir, les traces blanches d’une passante nous étions là, le cours moelleux, le sort gluant, l’embourbement d’une passante nous étions affalés sur un tas de lignes. Ce n’était pas une ligne de lecture ni un continuum mais trente grues grinçantes penchées, le tiroir qui s’ouvre sur des oiseaux en robes, les yeux qui se ferment sur des obus chanteurs et leur roucoulement. La passante plane sur des lignes affolées, nous étoilons ses fragments.

La ligne réfléchit dit-on, sur les limites de la ligne dit-on, sur sa force autistique. Ouvrir ou fermer des tiroirs des fontaines ou des veines à quoi bon dit-on, à quel prix.