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13/02/2010

Faut-il s'en laminer ?

Mais comment mettre en peau la surface vernie, les oiseaux émaillés, les parois immobiles ? Faut-il s’en laminer ? On entend des scieries. Faut-il s’en lamenter ? Le son fantomatique de ces bennes à copeaux glissant bon gré mal gré, grignotant lentement les blocs de granit blanc, assassinant le sol de quelques millimètres, je ne sais plus quelle partie de ma gorge ils ont pris, on entend un léger parasite.

03/01/2010

Les sabliers intermédiaires

 

 

Ces emboîtements du soupçon ne connaissent ni le temps ni le cœur. Un texte fou pour partir en puissance, un texte suffisamment fou pour dévaster l’ensemble. Mais la musique peut-elle vraiment rendre fou ? Des limites latentes à la cime des arbres, qu’il suffirait peut-être de pister en dormant, lorsque l’esprit se sépare en deux, en trois, puis en boîtes. Suivre ces pistes latentes à la manière des arbres déficients, en choisissant nos absences, nos signes infirmes.


Il suffirait de suivre ces signes déficients, ces bâtons mous dessinant des pistes dans le sable, ces bâtons parleurs et les vagues déclinantes, ces brouillons infimes.


Quand une boîte apparaît, l’autre se glisse dans ses poches, l’autre dans ses plis, l’autre se cache dans ses chaussures, l’autre tapine dans les coins. Mille secondes, le temps que tu te caches, que tu tapines, que tu te glisses et surgisses un bâton à la main, prêt à saigner. Le temps s’allume et s’éteint, mille cachettes le retiennent, en trois secondes.


Il suffirait de suivre ces sabliers intermédiaires et de bien retenir. Têtes rondes harmoniques, suspendues entre le gouffre et la paroi, concassé de destins prisonniers d’un seul corps, cohésion fabuleuse.


La nuit s’allonge et persévère dans ses tentatives masquées, prête à bondir.

 

bonne année 2010.jpg

19/10/2009

Les fragiles parcelles

 

Les fragiles parcelles de mémoire, il disait écrire à l’extérieur du carré que portent les arbres, à l’extérieur du carré blanc dessiné sur les arbres, pas sur la surface lisse accolée mais au-delà des angles et pas juste sur l’écorce, non. Écrire sur les monts enneigés de polystyrène jusqu’à l’invisible veinule. Il disait les mains se doublent, se triplent, se multiplient pour ce faire et le nombre et le nombre est une fête.

Les mains ne peuvent faire autrement que de se dénombrer et ont besoin de toile blanche pour combler la surface. Mais on a coupé l’arbre de l’humain disait-il, on a effeuillé son oeil jusqu’à la lie.

Les carrés blancs accolés aux troncs n’ont pas grand-chose à voir avec l’esprit humain. Ils précèdent l’esprit, le quadrillage des enclos, l’étiquetage des forêts, les lois de la censure. Ils précèdent depuis fort longtemps nos questions. Et toutes ces fusées réunies le long des lignes de peupliers, le long des lignes de rivières, les lignes de fossés, tous ces tristes clignotements. Tous ces vaisseaux descendus du ciel, tous ces vaisseaux tombés je ne sais d’où ? Les monts encombrés de soucoupes plastiques et leurs verts clignotements.

Tout est changement d’échelle disait-il, depuis l’opacité d’une respiration jusqu’à l’inaudible sifflet qui creuse tout autour et l’aveuglement des arbres, l’aveuglement des arbres a peut-être quelque chose à voir avec ça.