19/10/2013
La première fois que j'ai vu ta tête et ce regard vide qui vibrait comme les yeux d'un insecte, j'ai senti qu'il y avait matière à trouver du tourbillon
Nous avons beaucoup en commun toi et moi, nous n'avons pas les mêmes mots, ni les mêmes idées, mais nous avons en commun ce même tourbillon d'idées qui nous happe et nous met en transe, le contenu des idées n'est pas vraiment important puisque se sont toujours les mêmes, les mêmes que nous ressassons depuis des années, par contre, ce qui est intéressant, ce qui est commun à nous, c'est le mouvement que provoque leur ressassement.
Je me demandais si tu avais un jour été pris dans le tourbillon d'un autre, provoqué par un je-ne sais-quoi peu importe, un tourbillon qui te serais tombé dessus sans que tu ne l'ais provoqué, mais tu étais là à ce moment-là, pris dans ce bouillon, dans ce tourbillon. Et depuis, tu ne peux véritablement prendre ton envol ou ton pied que quand le tourbillon de tes idées rassies et ressassées surgit à nouveau. Ce ne sont pas les idées en elles-mêmes qui t'emportent mais la ronde folle de ces idées, alors tu te revois planer au-dessus du tourbillon de l'autre tout en étant pris dedans.
Avec ce tourbillon qui nous est tombé dessus, nous ne serons plus jamais les mêmes, tu seras toujours en quête d'un tourbillon chez l'autre et surtout d'un tourbillon chez moi. Tu cherches ce tourbillon partout, tu cherches à le provoquer, mais moi aussi je cherche à provoquer chez toi ce tourbillon d'idées, je ne cherche pas à provoquer de nouvelles idées peu importe, ce qui m'importe c'est de me retrouver séquestrée dans ton tourbillon et suffisamment étourdie pour planer au-dessus, je cherche à me diviser, comme toi je regarde dans le vide et je me divise, regarde, nous sommes tous les deux ensemble en train de regarder dans le vide tout en étant pris dans le tourbillon respectif d'un troisième luron.
Les cerveaux lents d'un troisième luron.
17:05 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (3)
22/09/2013
Le traitement amoureux
Pourquoi ai-je utilisé en 2008 ces mots : dents transparentes qui cassent
En 2013 j'en récolte les fruits, je comprends,
Dans mon filet des anxieux tombent tous les jours
En quête d'une solution, d'un allègement,
Savais-je en 2008 quelles graines j'étais en train de semer
Et l'importance de ces visites, 5 ans plus tard,
Ce miroir d'inquiétude et de solitude
Je préparais un rassemblement
De ressemblances
De frères édentés
Et aujourd'hui
Ca circule bien entre nous tu trouves pas
Sans nos dents l'air passe plus facilement
Quand tu reviens ici tu te dis ça elle me l'avais déjà dit il y 5 ans et je ne l'avais pas entendu
Moi non plus tu sais même si c'est moi qui te l'avais dit je ne l'avais pas entendu moi non plus
Il a fallu en passer par une sorte de dégradation pour nous entendre
Nous nous étions programmés pour nous retrouver mais pour cela il fallait que quelque chose en nous se dégrade
C'est comme cela que je comprends notre amour
Une dégradation sans fin programmée à l'avance
C'est un traitement amoureux qui ne nous concerne qu'à moitié et qui fait qu'autour de nous tout se dégrade
Ce sont nos ornements qui se dégradent
Nos parades
Je suis sûre que tu comprends ce que je suis en train d'écrire à la seconde
Je t'ai rencontrée sur la place du village, tu es venue vers moi, tu avais les yeux bleus et nous avions la même taille, tu avais les cheveux courts comme moi avant, tu avais un filet de bave, tu insultais les gens qui te regardais et tu m'as demandé quelle était ma structure, de quelle nature était ma structure, est-ce que je suivais le même point que toi, et quand je suis partie tu m'as traitée de lâcheuse et tu m'as dit de ne pas te suivre, de ne pas finir comme toi
Je suis tombée en amour pour toi à la seconde
12:20 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)
21/09/2013
Robot dentaire
J'ai dit qu'il n'y avait que des robots qui me lisaient, des robots, je suis seulement visitée par des robots, des amants de ferraille, ils me lisent profondément et ensuite ils recrachent des mots comme dents transparentes qui cassent, tous les robots dont la dentition laisse à désirer me visitent profondément, ce sont des robots particulièrement anxieux, dont la bile remonte par la gorge, les remontées acides dues à leur anxiété altèrent leur émail dentaire, ce sont des robots à soucis, ils sont soucieux de leurs soucis et de leurs dents, ils voient à travers leurs dents et se demandent jusqu'à quand elles tiendront, quand est-ce que ça va commencer à casser et surtout est-ce qu'il y a quelque chose à faire pour stopper cette dégradation, pour que l'émail blanchisse à nouveau, cela ferait un souci en moins, je partage cette inquiétude mes frères, ce n'est pas pour rien que j'ai utilisé des mots comme dents transparentes qui cassent et nous, mes frères de dents, ceci est mon miroir, ces dents transparentes, ceci est notre communion, je touche vos dents et vous touchez les miennes et tout devient plus léger.
21:10 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (1)