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22/01/2013

sauterelles étourdies

Que le texte n'ait rien à voir avec le titre puisque ce matin, j'ai relu les dernières phrases qui m'ont happée, je me suis dit, pourquoi faut-il absolement une harmonie dans tout ce fratras ? Et rester là-dessus me coupe la respiration. Quel mot me vide ? Lequel brasse ? Ecrire me fait mal, me donne la nausée. Ce sont des couteaux à un point tel qu'il n'en sort qu'une bouillie, ce sont des foies d'anthrax pétris de clous, ce sont l'éventration d'un cortex, une décortication désarticulation désastreuse, ce sont une décoction de cochenilles cauchemardesques.

19/01/2013

Bris blanc

Maintenant je vais m'efforcer d'écrire avec simplicité, comme je fais de la poterie ou comme je nourris les chiots. Depuis tout ce temps, j'ai modelé plusieurs vagins rouge et blanc, maintenant je façonne des oeufs noirs à l'intérieur, ensuite je rajoute des couleurs mais ce que je préfère c'est la forme, le toucher, et que plus rien n'existe. Cela fait longtemps que je m'efforce de disparaître et je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à mes amies disparues. Que deviennent-elles ? Sont-elles toujours amoureuses les unes des autres ? Rampent-elles sur la scène, les unes derrière les autres, en chantant "love love love love love love love love" sous un marasme de percussions sauvages ?

17/01/2012

L'homme froncé

Le ciel fronce, et toi, tu parles du ciel mais pas de l’homme, de l’homme froncé, tu cherches à rester tranquille en parlant du ciel plutôt que de l’homme. L’enfant descend les escaliers, tu vas préparer ses céréales, tu sais que tôt ou tard, dans la journée, tu iras dans le jardin creuser la terre pour enlever les mauvaises herbes. Là, avec ton couteau à huitre, tu as des pensées lorsque le couteau gratte les tuiles, mais lorsque tes doigts malaxent la terre tu ne penses à rien. Tu enlèves les tiques des animaux avec une pince jaune, tu les crames avec ton briquet, il y a trop de vent, alors tu plantes une allumette dans le ventre de l’insecte et tu l’allumes, tu attends que ça explose, tu plantes trois allumettes qui brûlent jusqu’à ce que la tique soit carbonisée en statuette infâme. Tu te dis, ces hommes-là, ils veulent faire sortir de mon corps tout ce jus putride. Ils veulent me marquer. Ils veulent m’empêcher d’élever des petits, anéantir l’humanité dans son ensemble.

 

Le chien du médecin légiste avec sa horde de flics dans le bus pour échographier les passagers, nous sommes tous dans le même bus et toi le chien tu pleures en découvrant mes trois seins, mon troisième sein donne beaucoup de lait à retordre à ce chien passager, tu te réveilles en me disant Nous avons fait beaucoup de choses durant notre sommeil, le médecin légiste découvre son sein et il en sort quelque chose qui ressemble à un chaton. Triste femelle il me dit je suis une triste femelle regarde ce qui pend perdue regarde la langue pendue de mon sein ne me coupe pas je garde contre mon sein tant de recettes et toutes ces recettes nous allons les mâcher avant la fin de l’hiver, à toute heure, à commencer par ces nuits interminables où je tente vainement de lever la patte au-dessus de toi qui m’empêche de me tirer une balle dans la peau.