17/02/2007
Amanisme érotique 1
"Amanisme érotique" est une série de textes visant la réconciliation des êtres humains fusionnels, des animaux collectifs et des plantes individualistes. Chaque texte se base sur l'analyse approfondie d'un entretien mené auprès des formes vivantes sus-citées, articulée au contenu des "mauvais rêves" engendrés par l'écoute du récit.
Assise à califourchon sur le poteau de la cour, elle se demandait quand allaient cesser les cris des oiseaux déchaînés qui, par saccades, picoraient son dos chevelu. Le bois entre ses jambes vrombissait une nappe frénétique et généreuse, appelant quelque chose bien à l’intérieur d’elle, fractionnant sa chair en piaillements visqueux, incontrôlables, qui résonnaient jusque dans les murs de l’école. L’écorce sous ses fesses piquait et marquait de sa langue chaque page arrachée, chaque bâton frappeur, chaque vignette noire de mauvais point, chaque coin d’âne glauque. Halète en gras et dans les yeux regarde la médiocrité du silence.
21:05 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie contemporaine, érotisme, amanite
Au Pays des glandes vertes
"Au Pays des glandes vertes" narre le déplacement d'une troupe de fouines et de leur soeur gorille dans un désert jonché de sourcils épilés.
Extrait :

19:35 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie contemporaine
Sous le bâtiment rouge
"Sous le bâtiment rouge" a pour intention de donner à voir les rêves de patients que les murs d'un hôpital ingèrent et retraduisent en contes souterrains. Trois extraits de ce texte ont été lus par Isabelle Lartigues aucours d'une émission radiophonique "Douche froide" diffusée en février 2007 sur Radio Canal Sud, émission portant sur le thème "A l'intérieur de l'hôpital". Ce texte fera l'objet d'une future publication en collaboration avec le graphiste Nicomix.

Extrait :
Le fidèle empaillé
J’ai passé le reste de la journée à l’est du bâtiment 12, je ne pensais plus au chien. Lorsque l’homme de ménage a crié devant la chambre 107, j’étais tendue vers l’ouest, c'est-à-dire que mon cou espionnait les éructations provenant de la salle de repos. Combien de maîtres étaient-ils là-dedans ? Depuis combien de minutes n’étaient-ils plus maîtres de quoi que ce soit ? C’était des froissements de tulle, des fanfreluches rugissantes, des tutus pointus ! Et au milieu de tous, il y avait mon corps fraîchement tissé, qui dansait avec eux. Et au-dessus de nous, un grand ventilateur envoyait valser des marcs de café, des graines d’arachide et des bouts de raphia !
Au pied du bâtiment, le chien attendait, il attend le corps cousu.
C’est au chien qui attend au pied du bâtiment que reviendra mon corps cousu.
Les canines du chien monteront la garde de mes coutures fraîchement empourprées,
Et dans les yeux du chien, dans sa barbe patiente, il y aura des fleurs séchées.
19:30 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie contemporaine, art hospitalier