Bienvenus les fantômes

Bienvenus les fantômes. Soyez les bienvenus. Mon fantôme à moi c’est un garçonnet, je l’ai vu cette nuit, par surprise, lorsque je me suis réveillée trop vite. J’ai vu mon propre fantôme, mon fantôme à moi, levant ses traces lumineuses au-dessus de ma tête jusqu’à ce que je ferme les yeux. Chacun de nous a son propre fantôme, soyez les bienvenus.

Chaque cas de rencontre est une réunion de fantômes.

Il m’a appelée fantôme, avec des mots lumineux. Il m’a dit : cela fait bien longtemps que nous ne t’avons pas croisée ici au bureau. Il m’a demandé de me montrer plus souvent au bureau, à la pause, à la réunion, de montrer patte blanche. Il m’a dit : sinon tu fais peur quand on te croise sans s’y attendre ou quand tu erres dans les couloirs comme une vieille relique.  

Immaculé mycélium

Haute-contre. Toute sa bombarde et ses sombres mycoses. Bruit blanc. Enfle. Bruit Blanc. Sur les hauts plateaux des monts d’Arrée, bombastique, atomique. Bruit blanc. Enfle. Bruit blanc. Immaculé mycélium dans le cœur des moutons.

Sur une onde perchée, dans sa gorge.

Immaculé mycélium.

Ne pas en être

Entourée de jeunes lueurs. Une jeune lueur à portée de main. Vieillir lentement entourée de jeunes lueurs. Flétrir en douceur, avec les jeunes lueurs au coin des yeux. Face aux rires et tendres moqueries un peu méchantes, jeunes lueurs dans le ventre, jeunes lueurs dans les boucles, celles de nous ne vieillirons pas ensemble. Ta main vois-la vieillir mon cher amour si prématurément et ne pas en être, ne pas être au soin de tes imperfectibles lueurs. Et ces autres lueurs insaisissables mais si seulement à portée de main, qu’il est bon de se sentir dépassée, emportée par ces jeunes lueurs dans le coin des vieux. Et toutes ces belles lueurs dans le coin des vieilles, tous ces beaux plis de toutes ces seules, ces blanches cabines emmaillotées, plissées à se fondre dans la mer, loin les canons.