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18/01/2023

L'étranger connu

Ce n’est pas l’étrange inconnue que tu embrasses

c’est l’étranger connu

l’étranger connu      avec sa flague    qui te lave     te savonne

l’étranger connu   et son eau de vie     qui coule      dans tes veines

et dans les siennes

l’étranger connu qui te chauffe le dos

sur une plage

et qui gaufre ton maquillage

ce n’est pas l’étrange inconnue qui écarte tes côtes

telle une fumée morte

c’est l’étranger connu si proche et lointain

qu’il se tient à tes côtes telle une pâte molle

prête à en découdre

pour autant qu’une flague t’anime

20/09/2022

In extremis (suite)

Tout ce qui sort ce matin n'a pas grand chose à voir avec intérieur extérieur. Un rêve plaqué sur le quotidien, ce n'est pas un ver poème qui perce un tunnel entre intérieur et extérieur.

Accumuler la matière / glaner les rêves / ce qu'il en reste / debout

Ce rêve paraît déjà vieux. Depuis que je t'ai trouvé. Toi toi mon moi mon toi toi toi mon moi. Le poème le plus neuf est souvent le premier, le plus ancien que l'on n'ait jamais écrit, automatique.

La danse. Se vider permet de faire apparaître des présences, de la matière qui a un goût très prononcé d'ancien ou d'en devenir. On ne sait plus si c'est loin avant ou après, c'est ça le « sans âge ». Pour que quelque chose circule entre intérieur et extérieur, il faut cette sensation de pression de l'espace et d'altération temporelle. Tout ceci se déploie au delà des habitudes qui poussent des ailes dans le dos. Il faut rassembler le désir pour éviter qu'il ne se disperse dans un flop, un battement d'aile dans la boue. Une botte qui écrase la bestiole. Un char qui roule par-dessus. Rassembler le désir, c'est trouver le calme dans la contrainte physique, respirer.

Se vider, c'est remplir ailleurs. Si je me vide, c'est que l'air se charge de mon intériorité. Le cadavre est un trop plein de corps, il est surexposé, il n'est plus contenu. Il se détache. Il se disloque. Le voir comme un pantin est une vue de l'esprit. Toute sa charge est à présent dans l'air. Le voir comme un pantin protège de la charge. Or, c'est bien la charge qui prend le public, ce n'est pas le vide. On dit que l'air se charge. L'air se charge de désir entre les amoureux. S'il se charge de désir c'est que les amoureux se vident. Il est possible de se vider complètement, cela peut faire l'objet d'une recherche artistique.

19:01 Publié dans Labo | Lien permanent | Commentaires (0)

01/04/2022

In extremis

Il y a cette image que l’on écrit avec ses blessures et avec sa respiration. Si l’on écrit avec ses blessures c’est parce qu’il y a cette circulation entre intérieur et extérieur. Mais nombre de poètes estiment que la poésie est plus une affaire d’exposition de son travail que de dévoilement de son intériorité. De la même façon j’estime que l’écriture a à voir avec le collectif. Exposer son travail peut prendre du temps car le travail est imposant. Il m’est nécessaire de le mener quotidiennement de manière quelque peu monacale. Mais je ressens souvent le besoin d’être bougée de l’extérieur – stimulée de façon quasi libidinale - par des lecteurs ou lectrices réelles ou imaginaires. Et je projette beaucoup de choses sur ce public, qui n’ont pas grand-chose à voir avec lui. C’est le rapport entre la lecture et l’écriture. L’écriture n’est pas une affaire de solitude mais cela peut en constituer l’une des modalités. Si je travaille l’écriture / la danse avec cette histoire de solitude, je considère que l’écriture / lecture a pleinement un rapport avec le lien social.  Si je la travaille avec une histoire personnelle de singularité, je considère qu’elle n’est qu’affaire de production d’un dispositif de sensibilisation. Dans tous les cas, ces deux directions ont une forte tonalité affective en direction du public. Or, écrire, ce n’est pas que cela. Ce n’est pas ce que je cherche, c’est souvent ce qui me tombe dessus, comme une mélodie qui me dépasse. Il y a cette dimension verticale qui transperce le rapport au public, et qui produit une altération de l’espace et du temps. Le public, c’est souvent soi-même bien souvent, c’est quelque chose dont il est presque impossible de sortir. A travers quelles techniques je me retrouve dans des dispositions pour être touchée par la grâce et pour la travailler en relation au public. Il s’agit là d’une question d’auto-méthode à laquelle on s’applique.

10:11 Publié dans Labo | Lien permanent | Commentaires (1)