23/01/2023
Le nouveau morse est revenu
Le nouveau morse est revenu
Dans les chaumières reculées
Il revient en sautillant et il éternue dans un monde de poussière
Il éternue en virevoltant parmi les étincelles du passé
Il éternue très loin dans le passé poisseux, jusqu’avant le big bang
Le nouveau morse, avec sa nature toute faite, a quelque chose de non-catégorique.
Il est là pour nous qui ne savons plus nous servir de nos jambes.
Il opère une simple chorégraphie
Se glisse entre les cartons épais de nos fermes diatoniques
et nous rafraîchit de son souffle nouveau.
Il était déjà venu – puis il est reparti.
Et comme à la mi-carême, il revient
Avec son rire parfaitement symétrique
Et sa peau métronomique tirée aux quatre fers
Il est là de nouveau, grand cycle imperturbable
Il est régulier dans sa nouveauté
Il apparaît de nouveau à notre communauté et à chaque instant, c’est la surprise tremblante d’un nouveau corps qui s’offre à vous.
Il s’offre à vous sans raison et sans états d’âme.
Attention ! Avec sa nature de plastique, ce n’est pas un cadeau du ciel !
Car il n’est pas toujours très rassurant, ce nouveau morse tombé des eaux.
21:59 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)
18/01/2023
L'étranger connu
Ce n’est pas l’étrange inconnue que tu embrasses
c’est l’étranger connu
l’étranger connu avec sa flague qui te lave te savonne
l’étranger connu et son eau de vie qui coule dans tes veines
et dans les siennes
l’étranger connu qui te chauffe le dos
sur une plage
et qui gaufre ton maquillage
ce n’est pas l’étrange inconnue qui écarte tes côtes
telle une fumée morte
c’est l’étranger connu si proche et lointain
qu’il se tient à tes côtes telle une pâte molle
prête à en découdre
pour autant qu’une flague t’anime
17:24 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)
13/12/2020
Figurine de papier
Il ne se laverait plus qu’avec des mots. Des mots inventés. Des mots dans lesquels il n’y aurait que du vent. Le vent qui souffle comme un bateau ivre. Figurine de papier. Avec ses fines feuilles qui se soulèvent, d’abord un tas qui bruisse au ras du sol et les membres se forment, s’élèvent.
La tête en dernier.
Cela finirait loin sur l’horizon, un capitaine au soleil levant, loin avant la nuit, le tour de la terre, loin avant le jour.
Sans transition.
Cela finirait sur une mappemonde ou sur un iceberg.
J’aime tes mots inventés. Tes mots béats. Tes mots essoufflés. Tes mots creux. Tes mots bêta. Mais bêta est un bien grand mot pour qualifier tes mots. Bêta est un bien grand mot pour qualifier ce je ne sais quoi. Ce je ne sais quoi que je ne saurais définir avec mon existence larvée. Avec mon existence pucée alpha jusqu’à la moelle. J’aime tes mots invertébrés. J’aime ta parole bêta qui océanne dans mon cortex mineur.
23:16 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)