13/12/2020
Figurine de papier
Il ne se laverait plus qu’avec des mots. Des mots inventés. Des mots dans lesquels il n’y aurait que du vent. Le vent qui souffle comme un bateau ivre. Figurine de papier. Avec ses fines feuilles qui se soulèvent, d’abord un tas qui bruisse au ras du sol et les membres se forment, s’élèvent.
La tête en dernier.
Cela finirait loin sur l’horizon, un capitaine au soleil levant, loin avant la nuit, le tour de la terre, loin avant le jour.
Sans transition.
Cela finirait sur une mappemonde ou sur un iceberg.
J’aime tes mots inventés. Tes mots béats. Tes mots essoufflés. Tes mots creux. Tes mots bêta. Mais bêta est un bien grand mot pour qualifier tes mots. Bêta est un bien grand mot pour qualifier ce je ne sais quoi. Ce je ne sais quoi que je ne saurais définir avec mon existence larvée. Avec mon existence pucée alpha jusqu’à la moelle. J’aime tes mots invertébrés. J’aime ta parole bêta qui océanne dans mon cortex mineur.
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10/07/2019
Des paysages de l'orne
Comprendre ce garçon
comme un accordéon
est-ce lui ou sa mère qui dit que
les peupliers et la route longue
pour qui chantent-ils
depuis cent ans
comprendre le garçon qui chante
bon anniversaire mon bon à rien
rien qu'à enfanter des paysages de l'orne
qui dit que je suis de là-bas
est-ce toi mon garçon ?
mieux vaut brûler des voitures
pour autant qu'elles roulent comme le tonnerre de ta musique
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28/03/2018
Une matrice de savoirs bisque
Mais moi j’étais brillante, tu me faisais briller, lorsque tu me retournais sur la table, dans l’amphithéâtre. Aux yeux des chirurgiennes, j’étais en forme, plutôt vive et rouge dans leurs yeux. En lianes, en réseau, brillante et reliée, tout un échafaudage à la pointe du truc.
Et tu retirais de mes organes toute une matrice de savoirs bisque.
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