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15/08/2025

De beaux mensonges

Nuit de galère il faut choir ou blanchir peu importe l’ourson c’est la faute à ton père M. est là ce matin je suis tombée sur elle dit un beau mensonge lisse comme la pierre bleue les parties d’échecs cette couronne qu’elle fait mine d’extraire de ma bouche avec sa pince à épiler qui ne fait rire qu’elle sa main dans la mienne mon cœur contre le sien 

30/07/2025

Une terre de mauviette (extrait)

Douce nature = crampe à la lune. Elle repart clopin clopant avec son Charcot, se promène le long du fleuve en boitant, s’assoie dessus. Gagne le nord pour se prendre un concret, puis deux, puis trois. Elle le luit du lointain, louvoyant des drapeaux, home sweet home, ne vois-tu rien venir ? Les signes les fleurs contre vents et marées son étant tout crotté c’est une sacrée emmerdeuse.

 

Tandis que l’autre ouiouinonant à qui pire pire sort son bec de l'eau pour lui filer son numéro en même temps que son fichu Las ! Mais moi je m’en moque, ce n’est pas mon fromage c’est le vôtre, mettez-la en sourdine avec votre alliance que je puisse en cor me pâmer des rosses et en extraire les mots novo : ici y’en a qui bossent !

 

La grande bossue en a assez soupé. Elle n’a pas trouvé son double comique, même en se retirant les taurines qui lui pendaient aux yeux. Elle s’en va danser en aliène sa respiration, exposer son cru masque tragique sans pincettes. Ce n’est pas une mise à nu, c’est une qui l’eut cru, elle y crut depuis qu’elle lut par ici la boucherie. 

 

Eau plate !!! Sortez les omoplates !!! De la pointe des gros orteils elle finira bien par s’envoler. Elle y crut, encore aujourd’hui elle croit au réel ludique et au jeu sérieux, elle sait qu’elle est en plein illusio, elle le partage avec ses contemporains même si sa position dans le champ des mauviettes est de s’en tenir à la marge.

 

10/06/2025

La plus-que-femme

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La plus-que-femme porte un voile. Un voile si doux qu’il ondule l’air avec des pétales rouges. Des formes lui dessinent le visage, les yeux, les lèvres, l’arête du nez, chaque parcelle de sa peau. La plus-que-femme est sans âge. Lorsqu’elle est plus-que-vieillarde elle craquèle et révèle l’intégralité de son paysage luisant. Il n’y a pas la moindre parcelle de mother destruction en elle, ni la moindre intention obscure puisqu’elle ne vit en réalité que pour elle-même, dans son immensité cramoisie. Même entourée de ruines, même lorsqu’elle tient dans ses bras un cadavre de nourrisson, toutes ses larmes conservent le goût d’une sexualité débordante. Ce n’est pas elle qui a tué le nourrisson, ce n’est pas elle qui a détruit la cité, elle ne fait que constater ce désastre qui ne l’empêche pas d’exister. La plus-que-gamine déborde en elle aussi, avec son parfum de tomate fendue et ses guiboles prépubères, les mêmes pieds nus qui s’impatientent sur la surface osseuse. Ce n’est pas l’homme qui a fait sortir la plus-que-femme d’elle-même. J’aurais pu le croire lorsque l’homme m’a dit qu’il me révèlerait à moi-même, j’y ai cru et j’ai attendu, parfois longtemps, si longtemps que j’en ai eu l'envie de pisser. J’ai attendu parce que j’ai senti s’ouvrir ma poitrine lorsque l’homme m'a parlé et alors j’ai pensé que c’était son travail que d’ouvrir cette cage. Puis lorsque l’homme est reparti dans la vraie vie j’étais triste de ce projet avorté, la plus-que-femme ne sortira jamais je me suis dit en retombant dans cet état de moins-que-femme qui est le sort réservé à celles de mon espèce. Non, en vérité la plus-que-femme n’émane pas de l’homme mais du travail d’une vie sans homme et sans femme, une vie qui se veut toujours plus débordante, luxuriante, oh non je n’utiliserai pas le terme de bandante vous me voyez venir, vous me voyez venir avec ce genre de véracité, non moi dire que la plus-que-femme est bandante cela sonnerait faux et je sais faire la différence, je connais mes contemporains et je sais ce qui les fait bander, je sais aussi ce qui me fait bander moi, c’est souvent la même chose d’ailleurs que mes contemporains, nous bandons souvent ensemble par procuration. Mais la plus-que-femme c’est autre chose, c'est de l’égotisme brut, un geste sans rapport, une vie qui ne vaut que pour elle-même dans ses moments d’ouverture et de fermeture et peu importe la mort.

18:46 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : plus, que, femme