Elle est la laine et le lin

Elle est la laine, mais elle est aussi le lin. Il y aussi du lin en elle. Elle est la laine, mais elle est aussi son double de lin. Elle est la laine et le lin, elle est faite à la fois de fibre de laine et de viande de lin. Elle est le lin, mais elle est habillée de son double de laine, elle est le lin saucisson. Elle est la laine et elle s'endort avec son double de lin tassé à côté d'elle, il la réveille en ronflant. Elle est la laine et la putain, il est le lin et la barbaque, ils sont tous les deux affamés. La laine et le lin sont proposés dans le même menu, lui en faux-filet, elle en gigogne de mouton. A l'intérieur de la laine il y a du vilain, à l'extérieur de la vilaine il y a du lin, ne nous y trompons pas. La laine vit dans une ville de l'Ain, le lin vit dans un île de veines, tous les goûts sont dans la nature. Le lin respire dans la laine qui respire dans l'Ain qui respire dans la laine qui respire le lin qui respire dans la laine qui respire l'Ain qui respire la laine qui respire lin qui respire laine qui respire lin qui respire laine qui respire lin laine lin laine lin laine lin laine lin laine lin laine lin laine lin

 

Et leurs verts clignotements

Du 26 au 29 octobre, nous étions en résidence avec Keny2 au labo des arts pour la reprise de La limite des arbres. Les improvisations ont sédimenté des couches d'expérience et pratiques de l'espace avec leurs verts clignotements en arrière-plan.

J'ai poursuivi ce que j'avais commencé l'été dernier auprès de Moeno Wakamatsu, surtout l'importance de la respiration qui se met à danser comme un poème.

Chercher à devenir pantin sans vraiment y parvenir, mais entrevoir la possibilité de devenir un masque.

Merci à Keny pour ses résonances organico-métalliques ! 

 

 

 

 

Aujourd'hui je relis The Intensity of Nothingness. The Dance and Thoughts of Masaki Iwana (2002), ce qu'il écrit à propos de la présence, de la nudité et du costume.

Masaki nous a quittées le 11.11.2020

Je regarde son court-métrage Melancolia (2020), la solitude tirée aux limites de l'humain jusqu'à ce que s'y révèle une profonde humanité. Etre humain revient-il à être soi-même ? Ou plutôt : être soi-même consiste-t-il à être aux limites de l'humain ?

 

 

 

La limite des arts avec Keny au Labo

Nous serons avec Keny en résidence au Labo des arts à Caen du 26 au 29 octobre pour une session d'improvisations danse / musique / poésie.

« Les fragiles parcelles de mémoire. Il disait écrire à l’extérieur du carré que portent les arbres. A l’extérieur du carré blanc dessiné sur les arbres. Pas sur la surface lisse accolée et pas juste sur l’écorce, non. Ecrire sur les monts enneigés de polystyrène jusqu’à l’invisible veinule. » (Lise N., la limite des arbres)

La limite des arbres est une série de poèmes et un projet artistique mêlant lectures sonorisées, musique improvisée et danse inspirée du butô. Elle associe Lise N., poète développant des recherches en arts corporels et Keny, musicien dans le domaine des musiques expérimentales / électroniques. Le duo se place au labo des arts pour des sessions d’improvisation où seront plus particulièrement explorés les aspects suivants : l’incarnation du paysage dans le rapport au public / le souffle et la respiration comme fondement d’une transformation de l’espace et du temps / les usages de la voix dans la danse butô.