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06/11/2013

Ordre du monde et sons abscons

Je parle seule sans un mot. Je sors de la maison, les chats miaulent et me sautent dessus, les chiens viennent me renifler, je parle seule de la lucidité du corps propre au sens figuré au milieu de ces animaux, je rumine tellement que toute la forêt aux alentours est structurée, architecturée, comme l’univers dans son ensemble, n’importe quelle situation même la plus remuante est diablement structurée, c’est pour cela que j’ai écrit le traitement amoureux, sorte de fractale au goût de médicament, camisole chimique, carrés blancs que je rumine à voix haute en avançant entre les poteaux absolument symétriques. Je vocalise sans mot pour donner du sens à cette architecture diablement structurée, c’est la façon la plus vraie de se situer face à l’absence de chaos, s’il est des mots pour désigner le désordre des choses, il est des sons abscons pour désigner l’ordre du monde. Je n’écrirais plus rien d’autre que des sons abscons, il n’y a plus rien d’autre à écrire que des sons abscons, il n’y a plus rien d’autre à dire que de vocaliser comme des animaux, j’ai commencé à écrire des sons abscons et là, ce texte, ce sont des sons abscons, vraiment, cette phrase est un son abscons, et quand vous lisez ceci est un son abscons c’est que l’ordre du monde se fait très pesant.