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28/05/2013

La magie n'est rien d'autre que du travail domestique

Je regarde mes petits copains, ils ont grandi dans leurs obsessions, avec leurs carnets, leurs gribouillis, leurs guiboles pleines de bleus, ils ont grandi auprès d'un public grave et hilare où le proche, l'inconnu, le merveilleux et l'abject tendent à se confondre.

Et moi, pendant ce temps, je me suis aplatie.

Je me suis aplanie, juste une pâte dont on étale les fronces à grand renfort de rouleau à pâtisserie, je me suis aplanie sur la table en bois, dans le lit. Je regarde, vision circulaire, mon univers mesure trois millimètres de hauteur et trente centimètres de large, c'est un cercle parfait. Je touche, et je ne touche que moi, lisse opaque qui tient bien aux choses du quotidien, j'adhère parfaitement à la surface des choses du quotidien, bois, air, sueur, air, tranchée. Aucun bruit, aucun rire ne vient rompre ce ronron assomant. Chaque jour, je m'aplatis un peu plus, j'embrasse les choses les plus basses, sans public, dans la magie du quotidien, à la grande surface du coin, tu verras. 

Commentaires

Vous avez raison, on s'aplatit sous le rouleau de la vie, on se rapproche de la terre; peut-être que notre pâte à tarte accueillera de beaux fruits avant d'être baffrée par la Mort.
La solitude, c'est dur, c'est indispensable, c'est dur.

Écrit par : Stecha | 07/07/2013

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