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22/10/2008

Séquelles ferroviaires

 

La Nef des fous comme nous parle en train. Elle écarte ses babioles et un filet de frein s’en échappe. C’est un sifflet grincheux, mais tout attachant, somme toute. Et c’est coulant à la fois.

 

L’excroissance rumine et chapeaute la tôle.

Et le défilé chaperonne.

 

Les abeilles vont bon train, entre les mûres et les banquettes, tétines d’ailes entre tes doigts.

Gentille petite nef, nous venons de dépasser la zone aux framboises, nous couvrons les rails de pétales et de pétoncles, petite cotte de mailles, dors-tu ?

Toute la nuit nous avons battu le gravier et la forge, c’était délicieux, les tuiles peluchaient ! Nous avons mis des tas de planches derrière ton dos, sais-tu ? Nous les avons saupoudrées de croches et au matin, on aurait dit comme un pépin, comme un nodule de ferraille sur une toile de suie !

 

Au four.

Nous n’avons jamais été aussi nombreux au fond. Avec des lasagnes de clowns, les uns contre les autres, nous sommes de la pyramide !

 

Je suis derrière toute cette pyramide et la Nef baigne sous la grotte de mon tablier. Elle gratte les cerises accrochées et se teinte les dents de lait parme. Elle attache ses bretelles cubiques, rase les torchons, ses crottes bottées gémissent sous les roues du cadran. Avec les pis du peigne elle crâne ses lèvres, elle plante contre un mur de seigle ses douves de plomb.

Un rubis plat s’est posé sur la banquise, nous attendons le coup de sifflet, les boulons de nos dos frissonnent, le siège est strident.

 

 

 

Lise N.

depuis "La Nef des fous - excroissance deuxième"

composée par Gaë Bolg

pour le soixantième anniversaire de l'ONCF