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19/10/2009

Les fragiles parcelles

 

Les fragiles parcelles de mémoire, il disait écrire à l’extérieur du carré que portent les arbres, à l’extérieur du carré blanc dessiné sur les arbres, pas sur la surface lisse accolée mais au-delà des angles et pas juste sur l’écorce, non. Écrire sur les monts enneigés de polystyrène jusqu’à l’invisible veinule. Il disait les mains se doublent, se triplent, se multiplient pour ce faire et le nombre et le nombre est une fête.

Les mains ne peuvent faire autrement que de se dénombrer et ont besoin de toile blanche pour combler la surface. Mais on a coupé l’arbre de l’humain disait-il, on a effeuillé son oeil jusqu’à la lie.

Les carrés blancs accolés aux troncs n’ont pas grand-chose à voir avec l’esprit humain. Ils précèdent l’esprit, le quadrillage des enclos, l’étiquetage des forêts, les lois de la censure. Ils précèdent depuis fort longtemps nos questions. Et toutes ces fusées réunies le long des lignes de peupliers, le long des lignes de rivières, les lignes de fossés, tous ces tristes clignotements. Tous ces vaisseaux descendus du ciel, tous ces vaisseaux tombés je ne sais d’où ? Les monts encombrés de soucoupes plastiques et leurs verts clignotements.

Tout est changement d’échelle disait-il, depuis l’opacité d’une respiration jusqu’à l’inaudible sifflet qui creuse tout autour et l’aveuglement des arbres, l’aveuglement des arbres a peut-être quelque chose à voir avec ça.