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01/04/2022

In extremis

Il y a cette image que l’on écrit avec ses blessures et avec sa respiration. Si l’on écrit avec ses blessures c’est parce qu’il y a cette circulation entre intérieur et extérieur. Mais nombre de poètes estiment que la poésie est plus une affaire d’exposition de son travail que de dévoilement de son intériorité. De la même façon j’estime que l’écriture a à voir avec le collectif. Exposer son travail peut prendre du temps car le travail est imposant. Il m’est nécessaire de le mener quotidiennement de manière quelque peu monacale. Mais je ressens souvent le besoin d’être bougée de l’extérieur – stimulée de façon quasi libidinale - par des lecteurs ou lectrices réelles ou imaginaires. Et je projette beaucoup de choses sur ce public, qui n’ont pas grand-chose à voir avec lui. C’est le rapport entre la lecture et l’écriture. L’écriture n’est pas une affaire de solitude mais cela peut en constituer l’une des modalités. Si je travaille l’écriture / la danse avec cette histoire de solitude, je considère que l’écriture / lecture a pleinement un rapport avec le lien social.  Si je la travaille avec une histoire personnelle de singularité, je considère qu’elle n’est qu’affaire de production d’un dispositif de sensibilisation. Dans tous les cas, ces deux directions ont une forte tonalité affective en direction du public. Or, écrire, ce n’est pas que cela. Ce n’est pas ce que je cherche, c’est souvent ce qui me tombe dessus, comme une mélodie qui me dépasse. Il y a cette dimension verticale qui transperce le rapport au public, et qui produit une altération de l’espace et du temps. Le public, c’est souvent soi-même bien souvent, c’est quelque chose dont il est presque impossible de sortir. A travers quelles techniques je me retrouve dans des dispositions pour être touchée par la grâce et pour la travailler en relation au public. Il s’agit là d’une question d’auto-méthode à laquelle on s’applique.

10:11 Publié dans Labo | Lien permanent | Commentaires (1)