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29/03/2017

Ne pas en être

Entourée de jeunes lueurs. Une jeune lueur à portée de main. Vieillir lentement entourée de jeunes lueurs. Flétrir en douceur, avec les jeunes lueurs au coin des yeux. Face aux rires et tendres moqueries un peu méchantes, jeunes lueurs dans le ventre, jeunes lueurs dans les boucles, celles de nous ne vieillirons pas ensemble. Ta main vois-la vieillir mon cher amour si prématurément et ne pas en être, ne pas être au soin de tes imperfectibles lueurs. Et ces autres lueurs insaisissables mais si seulement à portée de main, qu’il est bon de se sentir dépassée, emportée par ces jeunes lueurs dans le coin des vieux. Et toutes ces belles lueurs dans le coin des vieilles, tous ces beaux plis de toutes ces seules, ces blanches cabines emmaillotées, plissées à se fondre dans la mer, loin les canons.     

22/03/2017

Aux confins du croupion

Je lui ai proposé de l’enregistrer sans son vibrato, elle n’avait pas l’habitude, il a fallu déconstruire tout ça. Toutes ces filles sorties tout droit du conservatoire elles n’ont pas vraiment l’habitude de se lâcher, il aura fallu les bousculer un peu, elles n’avaient pas vraiment l’habitude de travailler sans partition, au larsen, dans un home-studio nommé croupion.  

Elles n’avaient pas vraiment l’habitude de se situer entre les vertèbres sacrées et le rectum. Au rebours de ces années perdues dans le travail de forme, la tenue des cordes et le port de tête. Toutes ces têtes de porc du conservatoire que l’on promène en laisse avec des médailles, sur des podiums.

Il faudrait en finir avec la musique une bonne fois pour toute, il faudrait se trouver une corde. Et se laisser bercer par le vent amical Que deviens-tu depuis tout ce temps ?

19/03/2017

Sa belle voix de non-personnage

Besoin de son air. De son air, de sa belle voix, quand elle est sèche, sa voix est belle. Je la suis jusqu’en haut de la montagne, toute sa vision de l’organe, jusqu’au podium. Elle est brillante et redoutable. On aimerait bien plonger dans ce col si droit, on aimerait bien qu’elle se lâche.

Je lui ai acheté une médaille, avec des carats, elle est allergique au toc. Elle est allergique en dessous de l’altitude, elle est si fragile qu’il faut la médailler. Je lui ai acheté une belle médaille, avec des carats, avec des poinçons, avec un certificat d’authenticité.

Je me suis donné tout à elle. Je me suis passé en revue, dans un rouleau-compresseur. J’ai lâché mes initiales, je me suis encré dans son timbre, dans sa glotte. Dans sa belle glotte. Où il fait bon vivre. Belle voix devenue toute sèche, authentique, sans ce satané vibrato qui vient tout masquer.  

Toutes ces malheureuses années perdues au conservatoire, dans le prêt-à-porter des vilaines vocales, et ces vibratos préfabriqués. Il en aura fallu des montagnes pour retrouver une forme de voix nue, toute sa belle voix de non-personnage, de non-personne.