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19/12/2010

C’est un ciel blanc (2)

De là, en toute gravité, se marre le ciel blanc.

Il est venu, il est venu me diviser. Il est venu pendant mon sommeil, il est venu nous lier. Il s’est blotti, pendant notre sommeil, il nous a donné nos bras, notre familiarité. Il nous a, disons, divisés de tout. Il nous a noués à partir de rien d’autre que lui. Il nous a pelés tout entier à partir de rien, jusqu’à nous réduire à néant.


De là, en toute gravité, se marre le ciel blanc. Des feuilles ondulent dans le ciel. Il faut porter un masque pour les lire, en enfonçant les clous. Il faut porter un masque pour lire, pour se solidifier. Je veux t’aider à capter tout ce qui nous divise du reste du monde. Nous sortirons masqués avec ces têtes-là. Nous écorcherons le ciel jusqu’à ce qu’il s’ouvre sur le monde. Nous écorcherons le ciel jusqu’à ce que le monde nous embrasse en nous regardant dans les yeux.


Nous sommes d’une autre planète. D’une autre espèce. Nous sommes de la même planète et de la même espèce. Nous avons les mêmes têtes, la même tête. Nous sommes imberbes, nous sommes chauves et imberbes. Nous avons le même sang, nous n’avons pas de sang. Nous ne sommes pas de chair de chair de chair de chair de chair.


Nous sommes la même pierre, nous sommes de la même pierre. Notre pierre est la même pour tous ces oiseaux. Ces oiseaux ne sont pas de cette planète, ils sont masqués.

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