23/01/2013
Un simple tour de magie
Je crois encore un peu à mes tours de magie et je les utilise au quotidien, pour soigner les douleurs dentaires par exemple ou pour ne pas me perdre.
Je ne les ai pas appris dans les livres, ni dans un groupe de mères.
Les gens du pays arpentent la forêt, ils connaissent chaque pierre, chaque branche morte, ce territoire qui m'apparaît souvent comme un mur de violence, une jungle. J'aimerais être un gars du pays, sortir de ma maison pour embrasser totalement le paysage. J'aimerais participer à leurs beuveries dans les hangars, j'aimerais me regarder à travers leurs yeux, scruter l'opacité de la maison à la recherche d'un bout de viande. Ils connaissent cette maison depuis longtemps. Quand ils étaient petits, c'est là qu'ils allaient chercher le pain. J'aimerais rêver de cette maison comme ils en rêvent et connaître leurs déchirements.
La magie découle de la fusion totale, la fusion des amoureux, le langage des branches mortes.
Mais ma parole et mes yeux étaient largement ouverts sur un autre qui ne caressait pas les mêmes sorts.
10:16 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)
22/01/2013
sauterelles étourdies
Que le texte n'ait rien à voir avec le titre puisque ce matin, j'ai relu les dernières phrases qui m'ont happée, je me suis dit, pourquoi faut-il absolement une harmonie dans tout ce fratras ? Et rester là-dessus me coupe la respiration. Quel mot me vide ? Lequel brasse ? Ecrire me fait mal, me donne la nausée. Ce sont des couteaux à un point tel qu'il n'en sort qu'une bouillie, ce sont des foies d'anthrax pétris de clous, ce sont l'éventration d'un cortex, une décortication désarticulation désastreuse, ce sont une décoction de cochenilles cauchemardesques.
08:38 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)
19/01/2013
Bris blanc
Maintenant je vais m'efforcer d'écrire avec simplicité, comme je fais de la poterie ou comme je nourris les chiots. Depuis tout ce temps, j'ai modelé plusieurs vagins rouge et blanc, maintenant je façonne des oeufs noirs à l'intérieur, ensuite je rajoute des couleurs mais ce que je préfère c'est la forme, le toucher, et que plus rien n'existe. Cela fait longtemps que je m'efforce de disparaître et je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à mes amies disparues. Que deviennent-elles ? Sont-elles toujours amoureuses les unes des autres ? Rampent-elles sur la scène, les unes derrière les autres, en chantant "love love love love love love love love" sous un marasme de percussions sauvages ?
15:47 Publié dans textes inédits | Lien permanent | Commentaires (0)